Réunion Base MRS

Écrit par POMMERIE. Publié dans Marseille

Compte rendu de la réunion du 03 Décembre :

A cette réunion dans le salon panoramique de l’aéroport de MRS, 68 personnes ont répondu présent ; 58 adhérents Hexagone (27 PNC et 31 PNT) et 6 représentants syndicaux (2 PNT : SNPL et SPAF, 4 PNC : UNSA, UNAC, CFTC), de plus le SNPNC n’a pu envoyer de représentants mais a écrit une lettre.

Après une collation faite de viennoiseries accompagnées de thé ou café pour se réchauffer offerte par Hexagone, son Président Xavier a présenté la réunion ainsi que les « règles du jeu », il a ensuite passé la parole à Philippe Raffin représentant le SNPL.

Il a présenté le projet comme étant une stratégie très offensive d’AF en matière de prise de marché, l’objectif clairement affiché est de réduire les coûts de production afin d’être concurrentiel. La réforme consiste en la création de 4 bases province (MRS, NCE, BOD, TLS) afin d’ouvrir quantité de lignes au départ de ces bases, quitte à être fortement déficitaire dans un premier temps.

En terme de croissance, on passe de 8 heures à 12 heures d’utilisation avion pour se rapprocher des chiffres des low cost, ce qui représente une source énorme d’économie.

 

Ces heures avion, avec une moyenne d’étape à 1 heure 40, représentent entre 8 et 10 étapes par jour qu’il faudra répartir entre 2 équipages, soit 4 à 5 étapes par jour et un demi tour en 30 minutes.

Les avions seraient au nombre de 7 ou 8 au départ, avions actuellement basés à ORY  et feraient donc 4800 heures de vol à l’année au lieu de 2800 heures. A terme, le chiffre de 12 avions par base est avancé.

A ce stade des discussions avec la direction le calendrier est très serré et les élections des délégués au CE sont un handicap pour avancer. D’après le SNPL, deux difficultés majeures se détachent : premièrement que le projet soit socialement accepté et deuxièmement que la réalisation des demi tours en 30 minutes soit faisable.

Le SNPL a embauché un audit sur la faisabilité de ce projet et ses conclusions seront connues bientôt. Ce syndicat discute de manière très séquentielle avec la direction et n’entre pour le moment pas dans les détails. Ainsi, il est d’abord question des lignes( horaire, fréquence et rentabilité demandée) puis des avions pour le faire, enfin des équipages pour ces avions.

Philippe Raffin conclut en admettant que ce projet est loin d’aboutir et se demande s’il existe une voie entre ce que propose la direction et l’obtention de plus d’emplois de meilleure qualité.

La parole est alors donnée à Eric Chauvel délégué UNAC.

Il reprend les informations sur le nombre de 10 avions par base et 6 heures de vol réelles par équipage. Il rappelle également le chantage effectué par l’entreprise par la menace d’externalisation des emplois à AF express.  Il indique qu’il n’y a pas de réponse manichéenne sur ce sujet pour le moment, notamment à propos d’externalisation, de dégradation du contrat de travail et sur le manque de croissance des carrières pour les PNC contrairement aux PNT. Il explore également les pistes du service en vol et des demi tours rapides, des cadences de jours d’engagement et de leur répartition ( 12 jours engagés peuvent être répartis en 12ON-18OFF ou 4-6 ou 2-3).

La question qu’il pose est celle d’un nouvel accord collectif et avenant au contrat de travail donc en terme de carrière (promotions et recrutements). Il a également peur d’un clivage fort entre parisiens et provinciaux et PNT –PNC, sachant qu’en terme d’augmentation salariale c’est le SNPL qui ouvre le chemin de la négociation.

La parole est alors donnée à Grégoire Applincourt, délégué du SPAF. Il précise que 2 réunions sont prévues avec la direction (la prochaine étant le 10 décembre). Il craint également les clivages avec un déplacement d’activité important et des règles de rémunération différentes. Il met en garde face aux manœuvres de la direction et pense qu’une simple adaptation de nos règles actuelles suffirait peut être.

Il soulève alors le problème des OPL lâchés CDB sur une base et qui voudraient être instructeurs ( ?).

Marc Gayda, représentant de la CFTC, prend alors la succession au micro et annonce qu’à sa connaissance les volontariats sur les bases seraient fermés aux PN en temps alterné. Il annonce également que la 5ième base à terme risque d’être ORY et qu’un problème se pose alors en terme de rémunération, en effet,  les provinciaux qui n’auraient plus de chambres d’hôtel et de RN pour venir travailler bénéficieraient de facto d’un avantage supplémentaire si une base Paris s’ouvrait. Se pose alors la question de la part d’économie réalisée par ces mêmes provinciaux en étant basés province.

Avant de donner le micro aux PN présents pour les questions, Philippe Raffin précise que le SNPL restera dans le cadre de la motion signée par son syndicat actant l’intérêt pour la population PN de ce projet mais prenant les problèmes de manière chronologique et surtout séquentielle. Si rien dans nos règles actuelles n’interdisent par exemple les 10 heures de TSV alors on ne change rien. Il précise à nouveau que le step actuel c’est le réseau développé et l’utilisation avion. Le prochain step étant les règles d’utilisation (les planches qui leur sont présentées avec un TSV moyen de 9 heures et un maximum à 10 heures 30 avec 12 à 13 jours engagés par mois, la paye PNT au seuil des heures sup actuel.) La négociation sur la rémunération n’interviendra qu’en toute fin, quand la direction ne pourra plus reculer car trop engagée dans les médias. Le SNPL reste persuadé que ce projet doit être présenté sur une base de volontaires et donc être attractif.

Les questions des adhérents tournent alors sur le côté pratique de la vie quotidienne sur ces bases : horaires, rythme notamment.

Le président d’Hexagone propose alors un sondage à main levé pour l’assistance portant sur l’importance d’effectuer des découchés ; pour environ le  quart des PN présents, les découchés sont importants et leur suppression s’apparenterait à un non volontariat sur ces bases. Aux vues des nombreuses interventions sur ce sujet, les vols journées sont un problème crucial dont il faudra tenir compte.

Un autre souci, particulièrement pour les PNC, est les règles d’imposition fiscale et la direction se serait engagée à prouver que l’opération serait neutre en terme  d’impôts.

Un autre sondage est proposé après une interrogation sur la possibilité d’actes de carrière pendant l’affectation. Un tout petit peu moins de la moitié des présents ne serait pas volontaires si l’affectation en terme de durée bloquait un acte de carrière.

Un débat s’instaure sur le renouvellement après une première affectation, et la priorité éventuelle aux PN déjà sur base (volontariat à l’ancienneté). Une grosse inquiétude existe vis à vis des PN LC attirés vers les bases et plus « anciens ».

La question des réserves est également posée (une solution de gré à gré est elle réalisable sur l’ensemble de ce réseau ?).

Il y eu aussi un échange un peu plus vif entre P.Raffin et Loïc Lortsch, représentant UNSA, car ce dernier reprochait à Mr Raffin un discours trop proche de la direction.

La réunion se termine alors par des petits groupes de discussion (majoritairement PNC/PNT), l’heure du déjeuner est proche voire un peu dépassé, le Président remercie l’ensemble des présents et donne rendez vous à l’ensemble des personnes concernées pour très bientôt, aussitôt que des avancées auront été effectuées dans les négociations.

Par le nombre de présents et de personne qui se sont senties concernées (40 adhérents n’ont pu être présents mais ont posés des questions par mail), par l’excellente tenue de celle-ci, cette réunion est saluée unanimement et en appelle d’autres pour suivre ce dossier, espérant que les OP seront en nombre plus important encore (PNT notamment).

Merci aux OP et merci à tous les adhérents présents.

A bientôt.