Présentation de l'association par un adhérent
Chers collègues,
L’association Hexagone est ce que beaucoup d’entre nous attendaient, c’est à dire la possibilité de se reconnaître en tant que navigant provincial. Le premier des droits de chaque citoyen Européen est de pouvoir choisir son lieu de résidence, de n’en subir aucune discrimination et la libre circulation entre et à l’intérieur des états de l’Union. Le choix pour les uns, ou le non choix pour d’autres, de vivre en dehors de la région Parisienne, ne doit pas être un frein à l’exercice d’une activité professionnelle, d’autant plus la notre qui est fondamentalement dédiée à aider les autres à se déplacer.
Mes trois années passées à l’Aéropostale, m’ont montré que les navigants résidant en province sont autant de chances pour assurer la régularité d’exploitation d’une compagnie aérienne. La productivité d’un PN provincial est la même que n’importe quel PN. Certes, les méthodes de l’Aéropostale ne sont pas transposables telles quelles, mais peuvent être une base de départ pour la conception de rotations avec un départ en province.
Nos collègues PNC doivent aussi être intéressés par les rotations province. Leurs règles d’utilisation sont différentes des notres, mais nous ne pouvons négliger leur nombre, et les oublier serait une erreur stratégique dans la création de bases provinciales. Hexagone pourrait se doter d’une entité PNC, et travailler ensemble aux rotations communes qui nous sont chères.
Faut-il parler de bases provinces ou de rotations adaptées ? Il y a là un vaste sujet à polémique. Nos collègues parisiens ne doivent pas être exclus de ces travaux. Les syndicats doivent nous soutenir, même si certains diront que l’on cherchera à dissocier la population PNT en plusieurs sous groupes, loin d’un soucis d’égalité. Ce n’est pas là notre idée, et ne pouvons nous pas considérer les franciliens comme des navigants provinciaux dont leur base de préférence est Paris ? Il est intéressant de noter qu’en ce qui concerne le secteur A320, les PNT ont un choix entre les bases d’Orly ou de Roissy. Et bien, étendons ce choix à d’autres escales.
Quels gains pouvons nous en attendre :
La simplification de notre mode de vie est dans nos esprits, elle est notre principale motivation. Alléger les pré-post acheminements encadrant nos courriers, limiter les nuitées parisiennes et conserver des repos entre deux rotations identiques aux autres PN. Soyons vigilants face à ceux qui ne verraient là qu’avantages déguisés offerts à ceux qui déjà se la coulent douce en province…Ne portons pas le flanc aux critiques de sectarisme anti-franciliens. Restons solidaires et acceptons un équilibrage des rotations Paris – provinces. Tout est question d’équilibre et de compromis. L’ensemble des PNT franciliens et provinciaux ont aussi une lutte à gagner pour améliorer les conditions générales de travail. A ce sujet, nos syndicats parfois s’égarent loin de nos préoccupations. Comme vous le faites, rappelons leur que nous ne sommes pas une quantité négligeable.
La fatigue due aux aller retours en GP n’est bonne ni pour nos organismes, ni pour la sécurité des vols. Eliminer des heures d’avion, parfois sur un jump seat, est un objectif louable.
Les réserves en province, ou la régularité d’exploitation : L’ Aéropostale a pendant dix ans fait voler ses avions sans aucun pilote de réserve, ni à Roissy, ni en province. Les risques de tomber malade au cours d’une rotation ou chez soi sont identiques. De plus, savoir de manière exhaustive qui est résidant prés d’un aéroport de province, peut aider à un dépannage plus efficace. Nous sommes pour la majorité d’entre nous volontaires pour les dépannages, quand cela est possible, que l’on soit francilien ou provincial. Notre compagnie est bien heureuse de trouver PNT ou PNC là où le besoin se fait sentir. Nous avons tous été appelé au moins une fois pour effectuer un dépannage prés de chez nous, comme les franciliens. C’est un accord d’équilibre et de bonne volonté a trouver. (Sans rire, certains diraient « gagnant – gagnant »). J’en suis persuadé, la régularité d’exploitation est garantie.
Le coût : La compagnie est la première bénéficiaire. Les coûts d’hébergement, de transport en escale, les indemnités repas (en cas de base PN), de frais d’émission du billet GP, coût du transport d’un GP (coefficient de transport)…
Mais aussi le PN, à 23€ l’aller retour (en attendant la prochaine augmentation), les chambres d’hôtel, je vous laisse faire le calcul…
Quant aux S2, pour les activités professionnelles, le coût devrait être inférieur à celui des IKV pour la compagnie (Il y aura peut être un choix à faire). Et en plus, c’est elle qui les maîtrise…
La motivation de faire du Moyen Courrier : De plus en plus nombreux sont les OPL actuellement sur long courrier, qui attentent le passage à gauche direct, sans passer par la case MC. Une des causes est la difficulté de concilier la vie en province et le rythme de travail MC. Même si cela reste un choix personnel, il est facile d’imaginer de nouveaux objectifs de carrière, si l’opportunité était donnée de diminuer les désagréments dus au MC pour les provinciaux.
Je suis convaincu qu’il n’est plus utopique de faire concilier notre métier avec notre statut de provincial. Je ne peux que vous apporter mon soutien pour un travail qui s’avérera long et difficile. Les chemins de la réussite passeront par une forte communication de recrutement vers les PNT de province (question de poids…), mais aussi les franciliens, qui ne doivent pas être nos premiers détracteurs. Les PNC, plus nombreux que nous seront, j’en suis sûr, prompts à exploiter nos avancées pour trouver leurs propres accords. Enfin, économiquement parlant, nous avons tous à y gagner.
Bon courage à tous, bien cordialement.
François SOUBIAS, CDB A320